Crédit photo : Jean-Sébastien Veilleux

Refugium – Guillaume Labrie

Sortir dehors | Sculpture et performance

16 au 20 août 2016 – Saint-André-de-Kamouraska, Saint-Gabriel-Lalemant, La Pocatière

Guillaume La Brie voit dans la notion de refuge une manière de déstabiliser la relation normative qui existe entre le corps et l’habitat. Son travail questionne les automatismes de conception qui conduisent à produire de l’immobilier dans des structures essentiellement angulaires. Dans le bâti même de son refuge se profile une forme de parcours migratoire.

Biographie de l’artiste

Né à Saint-Hyacinthe, Guillaume La Brie vit et travaille à Montréal. Il a obtenu une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQÀM en 2007. Depuis 2003, il présente ses œuvres dans les centres d’artistes et musées à travers le Québec, dont la Galerie B-312, le Centre Clark, Langage plus et le Musée régional de Rimouski. Il a participé à diverses expositions et résidences de création en Espagne, en France et au Japon. On peut aussi voir son travail dans le cadre de la politique d’intégration des arts à l’architecture et lors des évènements publics organisés par Pique-Nique, dont il est un membre fondateur.

Déroulement des activités

Sur le versant nord de l’aboiteau, à l’est du Centre des loisirs de Saint-André, une sphère de grande dimension repose sur le chemin de traverse fréquenté par les pêcheurs d’anguille. C’est l’œuvre de Guillaume La Brie, sa «maison mobile» construite en bois et protégée par une gaine de vinyle clair qui conserve la chaleur et l’humidité du jour. La structure rappelle la charpente d’une maison conventionnelle, mais les angles droits font place ici à des arcs de cercle. Il suffit de pousser la maison pour la faire rouler. La Brie utilise le corps comme vecteur de mouvement dans l’espace. Cet exercice est à mettre en relation avec ses sculptures évidées qui révèlent la plasticité du corps. Les visiteurs, d’abord intrigués, seront ensuite nombreux à déambuler avec la sphère. Chacun entrevoit la possibilité de transformer le cours des choses en s’emparant de la sculpture et en l’entraînant vers la terre ferme. (Patrick Barrès parle de «paysages en mouvement que favorise la mise en œuvre des deux dynamiques du lieu et du flux » dans Expériences du lieu : architecture, paysage, design, Paris, Archibooks + Sautereau éditeur, 2008, p.65.)

Deux jours plus tard, à Saint-Gabriel, le parcours sera différent. La tâche de remonter la pente dans le boisé en roulant la maison avec effort et précaution incombera à La Brie seul. Toutefois, le public sera encore solidaire de la remontée et prodiguera conseils techniques et avis éclairés sur le meilleur chemin à prendre pour atteindre la destination sans encombre. C’est lors de la dernière sortie, sur la piste cyclable de la ville, que la promenade prendra l’allure d’une procession et qu’on assistera au démantèlement de la maison ronde dans une fin de parcours abrupte. Là encore, les gens aideront à maintenir la structure et le rythme processionnel, mais devront finalement céder devant l’épuisement de la forme devenue obsolète, peut-être par tant de solidarité.

Performance : pour l’artiste, la performance est un véhicule qui permet de concevoir son œuvre en train de se faire, dans une action et un temps donné. La performance ne mise ni sur la matière ni sur une quelconque notion de prouesse ou d’exploit. Elle se traduit par une façon particulière de (se) mettre en scène en agissant au moyen de gestes ou d’attitudes dans un contexte défini par l’artiste.

Crédits photos : Jean-Sébastien Veilleux