Refugium – Marc-Antoine K. Phaneuf

Trouver sa niche | Diaporama commenté

16 au 20 août 2016 – Saint-André-de-Kamouraska, Saint-Gabriel-Lalemant, La Pocatière

Fins périples nous convie à une conférence d’aventure baroque conçue à partir de 700 photographies trouvées au hasard d’internet et qui évoquent autant les thèmes de la révolution et de la guerre que ceux de l’identité québécoise et de la fête captée dans ses moments d’extase comme dans ses dérapages les plus tragiques.

Biographie de l’artiste

Marc-Antoine K. Phaneuf est artiste et auteur. Son travail a été présenté dans plusieurs centres d’artistes autogérés, galeries et musées du Québec. En 2013, il a été nominé pour le Prix Pierre-Ayot, qui souligne l’excellence de la nouvelle création en arts visuels à Montréal. Il a publié trois livres de poésie aux éditions Le Quartanier, dont le plus récent, Cavalcade en cyclorama, a été écrit lors d’une performance de huit jours réalisée en 2013.

Depuis 2015, il présente dans la francophonie son spectacle visuel et littéraire Fins périples dans les vaisseaux du manège global. Marc-Antoine K. Phaneuf vit et travaille à Montréal.

Déroulement des activités

En fin de soirée, le public prend place dans les estrades et sur les chaises disposées devant l’écran de projection. L’installation a vaguement l’allure d’un camp militaire érigé pour un quelconque enseignement tactique de combat. L’image sur l’écran titre Fins périples dans les vaisseaux du manège global. Le voyage auquel nous convie Marc-Antoine K. Phaneuf, auteur et artiste visuel, n’en est pas à sa première escale, mais il se produit cette fois-ci en plein air et dans l’espace public d’un parc municipal. Semblable lieu, voué aux rassemblements et aux loisirs, fait écho aux réseaux d’échange et au partage de données qu’engendre Internet et dans lequel Phaneuf a puisé abondamment pour en retirer les images JPEG qu’il nous présente.

Son œuvre se nourrit de la petite histoire et des éléments de la culture populaire qui forment le liant de notre vie sociale. Paroles, expressions, objets, personnages et collections évoluent dans une facture visuelle et littéraire sous forme de séries, de listes et de compilations qu’il aménage comme un anthropologue du surplus et du recyclage, en recherchant les indices qui rassemblent et qui induisent la construction d’une identité commune.

En jouant de même à l’explorateur du web, Fins périples… enchaîne les situations hirsutes et les démonstrations festives que d’aucuns se plaisent à partager sur Facebook et d’autres réseaux sociaux. Retranché sous un pseudocamouflage de combattant, Phaneuf se fait historiographe et superpose aux images extirpées çà et là des méandres du web une histoire complexe de pays sur fond de révolution qu’il décortique en boucle. Le diaporama se déroule sur un ton détaché, voire monocorde, en trois sections (actes ou chapitres) de quinze minutes qui révèlent l’écart entre le défilé des JPEG et la récitation censée en donner les codes. À tout moment, poussé par l’effet subversif de la situation, le rire fuse dans l’assistance comme un éclat de lucidité «qui [prend] acte des contradictions inhérentes au monde et à toute activité humaine » (Gendrel, B. et P. Moran (2005). « Humour, comique, ironie »).

Photo exposition Refugium par Marc-Antoine K. Phaneuf