Crédit photo : Jean-Sébastien Veilleux
Refugium – Marilyne Fournier
Tracer la ligne du temps | Performance
16 au 20 août 2016 – Saint-André-de-Kamouraska, Saint-Gabriel-Lalemant, La Pocatière
« Mon postulat de base est de ne pas vouloir saisir le lieu comme un site acquis, une propriété, mais plutôt de rester avec dans cet état de coprésence, afin d’y reconnaître et d’y ébaucher les prémisses de l’habitat. » En trois temps, trois lieux, un paysage intérieur se dessine dans des espaces vacants et hospitaliers que nous rend une écriture corporelle et momentanée.
Biographie de l’artiste
Marilyne Fournier est une artiste de la performance qui vit et travaille à Montréal. Elle a terminé son baccalauréat en arts visuels et médiatiques à l’UQAM en 2012, en s’impliquant ac-fivement dans l’édition inaugurale de la RIPA (Rencontre in-terniversitaire en performance actuelle). Ses performances mettent en scène des situations éphémères et non hiérarchiques qui relient étroitement le geste à l’objet et à son envi-ronnement. Son exploration de l’art performatif l’a conduite à travers le Québec, en France et aux États-Unis dans le cadre de projets de formation et de résidences de création.
Déroulement des activités
Vers 19 h 30, les visiteurs sont reconduits sur l’aboiteau. En contrebas, Marilyne Fournier entame une performance qu’elle développe en une série de tableaux qui rendent compte d’une existence singulière en dialogue avec le fleuve et la nature prégnante à cette heure du jour, vaste scène ouverte sur l’ailleurs. Fournier s’y dépose avec une attention constante aux gestes qu’elle trace sur la ligne du paysage. Elle convie les éléments de la nature (terre, eau, air, feu) et manie quelques objets (dont la barque qui émerge du marais et les tissus drapés qui forment des chemins éphémères). Elle aborde le mime pour mieux révéler le silence et choisit les mouvements lents du corps qui traduisent la mesure du temps. Le travail performatif de Fournier intègre diverses disciplines avec lesquelles elle construit une œuvre empreinte de poésie onirique. Il en sera de même dans les municipalités hôtes suivantes. (Marilyne Fournier insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas de « vouloir saisir le lieu comme un site acquis, une propriété, mais plutôt de rester avec dans cet état de coprésence, dans le but d’y reconnaître et d’y ébaucher les prémisses de l’habitat. » )
Quelques branches, des lisières de tissu roulées en boule, des pigments, de la couleur, une table de pique-nique, un crâne et d’autres matériaux récupérés lui suffisent à dessiner le cycle de la vie. Il se dégage quelque chose d’hiératique dans sa posture et dans sa manière d’entretenir un récit aux bords frangés. En trois lieux et trois temps, elle aura métaphorisé une naissance (renaissance) en bordure de mer; évoqué dans les bois une existence pleine de vie, en puisant dans les traditions ancestrales de l’habiter et dans le plaisir immédiat que procure une chanson improvisée par des voix d’enfants; puis, elle complétera le cycle en transformant l’aire de jeu de la ville en un lieu d’inhumation, pour mieux camper la mort et son imaginaire. Pendant ce temps, la nuit sera tombée.
Crédits photos : Jean-Sébastien Veilleux