Refugium
Événement en art actuel
16 au 20 août 2016 – Saint-André-de-Kamouraska, Saint-Gabriel-Lalemant, La Pocatière
Le refuge est une réponse possible de l’individu confronté à sa propre fragilité. En ces années de grands dérangements politiques, économiques, écologiques et idéologiques, il prend tout son sens. Un refuge peut être un lieu physique, mais c’est aussi cet espace insaisissable où l’âme s’apaise entre deux tremblements de cœur.
Le Kamouraska est depuis longtemps une terre d’accueil, de mobilité et d’innovation. Avec REFUGIUM, Vrille | Art actuel présente une manifestation artistique inédite qui s’ancre dans le territoire en misant sur des pratiques collaboratives et nomades. L’événement s’ouvre sur les territoires mobiles du refuge dans ce qu’ils comportent de précarité, de doute, de quant-à-soi et de détermination, mais aussi de protection. Ils annoncent ainsi des mouvements d’accueil impromptus qui conduisent à une relative légèreté. La communauté et les visiteurs de passage seront invités à vivre des expériences mises en scène par des artistes de la performance, de l’installation et des arts technologiques. REFUGIUM va déployer, dans trois municipalités qui attestent de la diversité géographique du Kamouraska, quatre œuvres immersives qui seront présentées à la tombée du jour, dans un lieu « en train de se faire, à partir d’une installation ou d’une occupation’» provisoire du territoire.
Pour favoriser le rapprochement entre le public et les pratiques artistiques multidisciplinaires, une table ronde réunissant les artistes de REFUGIUM se greffera à l’évènement. Les artistes témoigneront de leur expérience relative aux notions d’itinérance et d’occupation du territoire dans un contexte mondial marqué par la mobilité et une migration humaine de plus en plus importante.
Vrille | Art actuel remercie les municipalités de Saint-André, Saint-Gabriel-Lalement et La Pocatière et souligne la généreuse participation de tous les partenaires et collaborateurs de REFUGIUM.
Directrice artistique : Michèle Lorrain
‘AGIER, Michel, « Le campement urbain comme hétérotopie et comme refuge. Vers un paysage mondial des espaces précaires », Brésil(s), 3 | 2013
Le feu et le lieu
Répondant à l’invitation du centre d’artiste Vrille|art actuel, les artistes Thomas Bégin, Marc-Antoine K. Phaneuf, Guillaume La Brie et Marilyne Fournier ont exploré diverses stratégies de production pour répondre à REFUGIUM et à l’habitus qui guide notre conduite ordinaire, nos pratiques sociales et notre manière d’être au monde.
Au cours d’une semaine, les artistes vont monter, démonter et remonter leur installation dans trois municipalités du
Kamouraska : à Saint-André-de-Kamouraska, à Saint-Gabriel-Lalemant et à La Pocatière, en bordure du fleuve, dans un parc forestier et au centre de la ville, en conviant la population à chacune des représentations. Sur chaque site, ils devront composer avec les moyens du bord, mais bénéficieront pour ce faire de l’accueil et du soutien de la communauté. Le Kamouraska se définit comme une terre d’accueil et de mobilité. La région revendique une tradition d’innovation dont certaines technologies ont transformé les paysages indigènes délimités par l’occupation du territoire.De ce point de vue, le vaste chantier des aboiteaux, construit dès la fin du 19e siècle pour protéger les terres agricoles des eaux salées du fleuve Saint-Laurent, s’avère
exemplaire. Surplombant le fleuve entre La Pocatière et Saint-André-de-Kamouraska, le tracé des aboiteaux révèle le passage régulé de la mer à la terre. C’est précisément sur cette frontière à la fois naturelle et contrôlée par l’humain que prend pied REFUGIUM.
« Il faudrait observer plus finement les façons dont, les uns et les autres, nous créons et disposons nos abris, nos refuges, nos cabanes, nos coins, et les façons dont nous nous y retirons comme sous notre toit, dans une sorte de volonté de ralentissement ou de retour à l’immobilité qui nous paraît nécessaire à la possibilité d’une respiration. » Besse, J.-M. (2013). Habiter. Un monde à mon image, Flammarion, Paris, p. 11.
Ibid., p. 79.
La MRC de Kamouraska regroupe deux villes et quinze municipalités rurales sur une superficie de 2242 km2 , pour une population de 21 000 habitants. Direction des solutions technologiques et des services aux utilisateurs. Gouvernement du Québec (2016). «MRC de Kamouraska», repéré à www.mamrot.gouv.qc.ca/fileadmin /cartes/mrc/140.pdf .
Les kilomètres d’aboiteaux construits entre La Pocatière et Saint-André ont permis d’augmenter la superficie des terres agricoles, mais d’un autre point de vue, ils auraient engendré la perte de plus de la moitié des marais salés au Kamouraska. Guérin, L. (2001). « Les aboiteaux de Kamouraska », repéré à https://ici.radio-canada.ca/actualite /semaineverte/011118/aboiteaux.html
Crédits photos : Jean-Sébastien Veilleux