Photo exposition D'ombres et de lumières, Pérégrinations par Claudia Bernal

Crédit photo : Pilar Macias

Claudia Bernal

D’ombres et de lumières : Pérégrinations | Résidence-performance

10 juillet 2021 – Balle au mur du Collège

21 août 2021 – Halte routière de La Pocatière

Le mot pérégrination est emprunté au latin preregrinatio, -onis qui désigne un voyage ou un séjour à l’étranger et spécialement, en latin chrétien, la vie terrestre, considérée par métaphore comme un voyage loin du Ciel. La  langue moderne emploie généralement  le mot au pluriel et  l’applique à des allées et  venues, des déplacements incessants ou à un voyage  à l’itinéraire compliqué. Les pérégrinations impliquent de quitter un territoire, la vie quotidienne, nos habitudes. Les migrations et l’exil sont des pérégrinations. Dans mon travail de création, je m’intéresse au pouvoir symbolique des lieux et des objets. En arrivant à La Pocatière je me suis intéressée au terrain de balle au mur. La piste d’athlétisme, les maisonnettes et la grille m’ont ramenée à d’autres temps, d’autres lieux… à mon enfance et mon adolescence. J’ai décidé d’explorer cet espace comme territoire de migration en compagnie d’autres femmes, comme une traversée de la mémoire individuelle et collective.

Démarche artistique

Je crois profondément au rôle que doit jouer l’artiste dans les processus de transformation sociale et politique, ce qui m’a amené à tenir compte dans mon travail d’enjeux sociaux qui me touchent particulièrement. Le lieu de l’art, plus que les institutions, doit être la société elle-même, et l’art plus que des objets doit être action. Ma pratique artistique interdisciplinaire se situe à la croisée des arts visuels, du théâtre performatif et de la littérature. Dans mes œuvres récentes, j’aborde des sujets tels la migration, l’exil, l’identité féminine, la violence sociale et politique, la mémoire, la marginalité, l’isole­ ment, la fragilité et la force intérieures.

Mes productions artistiques incluent des installations, des performances (théâtre performatif), des gravures, des vidéos, des bandes sonores. Les matériaux utilisés dans mes installations sont variés : des éléments naturels tels des pierres, de l’eau, des plumes ainsi que des bandes vidéographiques et sonores ou des impressions digitales. Jusqu’à présent, ma production artistique a été associée, tant par la critique que par le public, à des sujets de genre. En effet, Monument à Ciudad Juarez … et Faits du même sang, abordent des sujets et des contenus sociaux à partir d’une perspective féminine. Dans le premier cas, il s’agit d’une œuvre sur les assassinats violents de plus de 350 femmes à Ciudad Juarez (Mexique). Dans le deuxième cas, j’aborde le déplacement forcé des femmes dû au conflit armé dans mon pays d’origine, la Colombie. Je m’intéresse aussi à la relation qui s’établit entre les œuvres, ainsi qu’entre le public et l’espace de présentation. Dans mon travail artistique, je porte une attention particulière à l’espace même de l’instal­lation, les éléments qui la composent et la dynamique de la relation langage-corps-espace.

Biographie de l’artiste

Bernal a complété en 2015 une Maîtrise en théâtre à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) où elle a approfondi ses recherches sur l’installation performative et sur sa propre pratique artistique. Diplômée du baccalauréat en Arts visuels/création de l’UQÀM, elle est aussi détentrice d’un diplôme en Philologie et Langues de l’Université Nationale de Colombie (1989). Elle a suivi des stages de performance entre autres avec l’acteur et metteur en scène Marc Zammit, la chorégraphe et danseuse Mariko Tanabe, le performeur Peter James ainsi qu’à l’école Omnibus (théâtre corporel). Dans ses œuvres, les concepts de mouvement, de migration, d’espace, d’identité, sont récurrents. Bernal a présenté son travail lors d’expositions tant collectives qu’individuelles dans plusieurs musées, centres d’artistes et galeries en Argentine, au Canada, à Berlin, en Colombie, à Cuba, en Espagne, au Mexique, au Québec, ainsi que dans l’espace public entre autres à Buenos Aires, Bruxelles, La Havane, Mexico, Montréal, Paris, Prague et Vienne. Parmi ses expos marquantes, on compte celles au Centre d’exposition La Casona de los Olivera (Buenos Aires), à la Gallery Gachet (Vancouver), la ASpace Gallery (Toronto), au Centre d’artistes Diagonale (Montréal), aux Maisons de la Culture Frontenac, de Côte-des-Neiges et Villeray-Parc-Extension (Montréal), à la Galeria Universal (Santiago de Cuba), au Museo del Chopo et au Musée de la Ville de Mexico, à la Maison des Amériques à Barcelone et Madrid, au Centre Culturel SKANDIA (Bogota). Elle a participé au Festival Mujeres en escena (Bogota) en 2014, au Festival alternativo de teatro (Bogota) en 2016 et à International Festival of Performance Art à Toronto. Les œuvres de Bernal ont été choisies pour la Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières, la Contemporary Printmaking’s 2nd Biennial Footprint International aux États-Unis en 2010, et la IV International Biennial of Performance (PerfoArtnet). Ses œuvres font partie de diverses collections dont celles de la Ville de Montréal, de la Banque Nationale du Canada, de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, du Cirque du Soleil, de Hotello et de la Fondation Memoria. Bernal a été boursière du Fonds de recherche du Québec « Société et culture » (FRQSC), du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada et de la Fondation de l’UQÀM. Claudia Bernal vit et travaille à Montréal.

Photo exposition D'ombres et de lumières, Pérégrinations par Claudia Bernal
Photo exposition D'ombres et de lumières, Pérégrinations par Claudia Bernal

Crédits photos : Pilar Macias